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ARCHIVES 2015

Rallye Labyrinthe

Nous avons connu des sorciers en automobile, des gens à l'imagination et au génie hors du commun. Ils étaient capables de transformer une modeste auto populaire en une redoutable "bête de course". Je pense à Amédée GORDINI, qui avant de créer sa propre marque a boosté quelques FIAT et SIMCA puis a terminé sa carrière en "vitaminant" quelques RENAULT célèbres. Je pense également à Karl (Carlo) ABARTH qui nous a produit de terribles engins à affoler les chronomètres en prenant pour base d'humbles autos de monsieur tout le monde. On pourrait en citer bien d'autres, comme, par exemple, plus près de nous, Carroll SHELBY, qui nous a, lui aussi, laissé en héritage quelque modèles fortement bodybuildés, mais aucun n'arrivera à la cheville de notre sorcier maison, notre Merlin spécial LAMC. Le notre, entre le départ du rallye Labyrinthe à 9h15 et midi, nous a transformé une petite Autobianchi A 112 LX (tiens Carlo Abarth s'était déjà penché sur cette auto) en une monstrueuse AC Cobra, (il me semble que Carroll Shelby s'était occupé de celle là). Sans faire de savants calculs, sans construire de prototype, sans faire de nombreux essais, Yann a réussi cet exploit. En fait, il n'y a pas de magie dans ce tour de passe-passe. En achetant la A 112 Yann savait que l'embrayage était fatigué. Il espérait que l'auto pourrait encore parcourir les quelques dizaines de kilomètre de ce rallye avant la casse mécanique, mais ce ne fut pas le cas. En arrivant au casse croûte campagnard du matin, au domaine de "La Cadenière", plus aucune vitesse ne voulait passer. L'écurie n'étant pas loin, Yann a pu, comme au temps des relais de poste, aller changer ses chevaux épuisés contre un attelage piaffant et fringant. Bien entendu il n'a pas pu faire la deuxième étape et s'est retrouvé bon dernier du classement.

J'en entend qui ronchonnent et qui murmurent: "c'est agaçant, on parle toujours des mêmes dans ces colonnes; et nous alors?". Eh oui, il y a ceux qui savent se mettre en valeur et se faire remarquer, toujours les mêmes souvent, c'est vrai, et il y a les autres à qui il n'arrive jamais rien, qui ne sont jamais en panne, qui ne perdent pas leurs clés de contact, qui ne se perdent pas en route, qui ne tombent pas en panne d'essence, qui, finalement, ont une vie calme, tranquille et sereine. Mais heureusement pour moi qu'il y a les premiers pour me donner matière à écrire quelques lignes, sinon, que pourrais-je bien vous raconter à la fin des rallyes?

Ce rallye Labyrinthe est particulier, il ne ressemble pas aux autres que nous propose Michel tout au long de l'année. C'est ce qui fait son succès. Nous ne partons pas en groupe, à la file indienne, comme pour les autres sorties, mais de trente secondes en trente secondes. Il n'est pas possible de se suivre puisqu'il y a plusieurs parcours. Le GPS est souvent inutile car, dans certains carrefours il faut trouver son cap à la boussole. On ne peut pas prendre des raccourcis, il y a ces sacrés panneaux, sournoisement placés, dont il faut relever le numéro pour le noter sur la feuille de pointage. Il y a toutes ces autos que tu croises ou que tu aperçois au loin, dans la campagne, qui sont sur une autre route et qui te font douter. Il y a ces chemins que tu ne connais pas, toi qui est né là, tout près, il y a quelques décennies, alors que tu t'imaginais être passé partout et connaitre le moindre recoin de "ton pays".

Mais il y a un revers à la médaille, ce rallye donne beaucoup plus de travail de préparation et de gestion à l'équipe d'organisation que les autres. Il y a plusieurs road book à créer et à éditer, donc des kilomètres de reconnaissance à faire même si on tourne "autour de la maison". Il y a le matériel à préparer, les courses à faire pour le petit déjeuner campagnard et l'apéritif, la mise en place des panneaux, des coupes et du matériel pour la remise des prix. Le parcours du combattant pour trouver les clés des différents locaux. La collecte des feuilles de pointage et l'établissement du classement. La tenue des stands pour les épreuves permettant d'établir ce classement, (cette année se garer à 1 mètre d'un mur et tir à la carabine)... Aussi, cette année, pour éviter tout ce travail, Marie-Jo a comploté avec son fils et sa bru pour qu'ils lui fassent un petit fils le jour du rallye. Une bonne excuse pour laisser le travail aux autres et venir nous rejoindre juste à l'heure de l'apéro!

Et si je vous racontais un peu comment s'est déroulé le rallye, c'est finalement ce que vous venez chercher quand vous venez visiter ce site.

Il fait beau, j'allais écrire il ne fait pas chaud, mais il ne faut pas exagérer, ce n'est plus la canicule, certes, mais nous sommes encore en été. 33 équipages sont inscrits, dont 3 équipages féminins et 7 équipages jeunes copilotes de moins de 15 ans.

Les plaques de rallye sont fixées à l'avant des autos. Il est 9 h 15, le départ est donné à la première voiture, la plus ancienne, la Citroën Rosalie de 1933 pilotée et copilotée par Maurice et Annick. Les autres suivent à 30 secondes d'intervalle. Dès le départ les itinéraires ne sont pas les mêmes, il n'y a pas beaucoup de différence, nous passons souvent sur les mêmes routes, je devrais plutôt employer le mot chemin, car le passage n'est pas bien large et le revêtement n'incite pas à la vitesse. Mais qu'importe, les paysages sont plaisants et nous ne passons que très rarement (pour ne pas dire jamais)  sur ces voies, bien que pour la majorité d'entre nous nous habitions tout près. Premier regroupement, tout le monde descend, boussole en main pour chercher son cap. Qui part à gauche, qui part à droite, qui va en face, tout ça pour se retrouver un peu plus loin, sur le même chemin. Mais avant de se retrouver, nous avons découvert (ou pas) des panneaux portant des numéros. Il faut noter ces numéros sur la feuille de route, ils serviront à établir le classement. Tiens, il me semblait qu'au départ on nous a dit qu'il n'y avait pas de classement, c'est d'ailleurs écrit dans le règlement me semble-t'il, attends je vais le relire. Ah non, il est précisé "qu'il s'agit d'une randonnée touristique sur route ouverte, sans épreuve de régularité et sans classement lié à la vitesse ou à un horaire imposé". Ouf!!! Nous voilà à la fin de la première étape, arrivée sur le parking du Domaine de la Cadenière où un commissaire note notre heure d'arrivée sur la feuille de route. Nous n'avons que 20 minutes pour gouter au petit déjeuner campagnard et déguster les crus offerts par le domaine.

Le commissaire est encore là au départ et note l'heure. Attention aux pénalités pour ceux qui auront dépassé le temps accordé. Tiens, il me semblait avoir lu qu'il n'y avait pas d'horaire imposé. Ah oui d'accord, le temps est imposé pour la durée de l'arrêt, pas pour le temps de roulage. Et c'est reparti, petits chemins, panneaux, boussole... Tiens, je ne savais pas qu'en passant par là on arrivait ici. Ce rallye est un bon moyen de découvrir son environnement limitrophe. L'été est toujours là, profitons en. Midi approche, nous arrivons au hameau des Baïsses, toujours sur la commune de Lançon. Nous allons pouvoir passer à table, bien que le copieux petit déjeuner campagnard ne soit pas très loin. Mais non, tu rêvais, deux commissaires nous attendent, l'un pour nous expliquer qu'il faut s'arrêter à un mètre du mur, l'autre, mètre en main qui mesure la distance exacte d'arrêt, et la note sur la fameuse feuille de route (ou de pointage), toujours pour ce fameux classement. Enfin nous allons manger. Que nenni, Michel en personne anime une épreuve de tir à la carabine, normalement sur cible carton, mais un peu plus loin, derrière la cible, sont garées la Traction de Bernard et les Matra 530 de la Régis Family!!! Enfin nous passons à table!

Le repas, au Clos des Oliviers était bon et copieux. J'aurais bien fait une petite sieste moi, après le repas, surtout que nous nous sommes levés tôt, mais bon, c'est ça le rallye, toujours sur la route. Tiens, il y avait encore ces petits chemins que nous n'avions pas encore pris aujourd'hui, il restait des panneaux à Michel pour planter au bord de la route, il a encore fallu sortir la boussole. Nous arrivons sur le parking du Centre Marcel Pagnol à Lançon. Nous remettons nos feuille de pointage. Michel va pouvoir établir le classement.

Pendant que les participants papotent sur le parking, une petite équipe travaille à l'intérieur. Il faut installer la remise des prix, disposer les chaises, mettre en place les coupes qui vont être distribuées, préparer la table pour l'apéritif qui clôturera cette journée...

Monsieur le maire de Lançon est présent, il remettra les récompenses avec Michel et Sylvette. Les équipages féminins seront vivement applaudis, mais surtout les jeunes copilotes, qui, espérons le, assureront la relève pour organiser plus tard les manifestations et continuer à faire vivre ces vieilles mécaniques auxquelles nous sommes tant attachés.

 

 

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